Les thèmes « Je me sens dépendant » et « Je me sens indépendant » et la fable de Lafontaine Le loup et le chien.
Objectifs
- Réaliser des thèmes de Conscience par l’expression dramatique.
Déroulement
- Présenter le thème d’Échange par une lecture de la fable Le loup et le chien.
- Demander aux participants à quel animal ils s’identifient ou quand ils s’identifient à ce personnage.
- Pairer les loups et les chiens, ou les Cyranos et les non-Cyranos et jouer cette fable ou cette tirade avec expression.
- Rassembler le groupe.
- Invieter les participants à exprimer leur vécu présent, et leur vécu habituel, reliés à des expériences semblables.
- Inverser les rôles : les loups deviennent des chiens, les non-Cyranos deviennent des Cyranos et vice-versa.
- Jouer en paires la fable ou la tirade.
- Rassembler le groupe.
- Exprimer son vécu de ce personnage.
Variante
Employer un poème, une pièce de théatre, un personnage de film, de bande dessinée ou d’émission de télévision.
Intégration
« Qu’avez-vous découvert sur vos attitudes de dépendance et d’indépendance ? »
« Qu’avez-vous appris sur vous-mêmes en jouant ces rôles ? »
Perspective
Nous vivons souvent la dépendance et l’indépendance, deux tendances complémentaires.
Le loup et le chien
Jean de Lafontaine
Un Loup n’avait que les os et la peau,
Tant les chiens faisaient bonne garde.
Ce Loup rencontre un dogue aussi puissant que beau,
Gras, poli, qui s’était fourvoyé par mégarde.
L’attaquer, le mettre en quartiers,
Sire Loup l’eût fait volontiers ;
Mais il fallait livrer bataille,
Et le mâtin était de taille
A se défendre hardiment.
Le Loup donc l’aborde humblement,
Entre en propos, et lui fait compliment
Sur son embonpoint, qu’il admire.
« Il ne tiendra qu’à vous beau sire,
D’être aussi gras que moi, lui repartit le Chien.
Quittez les bois, vous ferez bien :
Vos pareils y sont misérables,
Cancres, haires, et pauvres diables,
Dont la condition est de mourir de faim.
Car quoi ? rien d’assuré : point de franche lippée :
Tout à la pointe de l’épée.
Suivez-moi : vous aurez un bien meilleur destin. »
Le Loup reprit : « Que me faudra-t-il faire ?
– Presque rien, dit le Chien, donner la chasse aux gens
Portants bâtons, et mendiants ;
Flatter ceux du logis, à son Maître complaire :
Moyennant quoi votre salaire
Sera force reliefs de toutes les façons :
Os de poulets, os de pigeons,
Sans parler de mainte caresse. »
Le Loup déjà se forge une félicité
Qui le fait pleurer de tendresse.
Chemin faisant, il vit le col du Chien pelé.
« Qu’est-ce là ? lui dit-il. – Rien. – Quoi ? rien ? – Peu de chose.
– Mais encore ? – Le collier dont je suis attaché
De ce que vous voyez est peut-être la cause.
– Attaché ? dit le Loup : vous ne courez donc pas
Où vous voulez ? – Pas toujours ; mais qu’importe ?
– Il importe si bien, que de tous vos repas
Je ne veux en aucune sorte,
Et ne voudrais pas même à ce prix un trésor. »
Cela dit, maître Loup s’enfuit, et court encore.