L’éducation aux conflits,
un outil essentiel à sa santé mentale
Comme on est peu formé à prévenir et résoudre les conflits, on prend facilement panique dans les situations conflictuelles et on fait tout pour les éviter. On cache ses différends sous un accord apparent afin de conserver «la paix à tout prix». Pour réaliser une collaboration profonde et soutenue on a besoin de savoir faire face aux conflits.
Les conséquences d’une prévention inadéquate ou d’une résolution inefficace des conflits peuvent être graves. On peut perdre un ami, détruire la joie d’une journée, perturber une classe, gâcher ses vacances, transformer un jeu intéressant en querelle ou briser une relation qui aurait pu être consolidée.
On peut apprendre à traiter les conflits de façon créatrice plutôt que de simplement réagir après coup. Il existe plusieurs procédés pour prévenir l’éclatement des conflits et une foule de techniques pour les résoudre. En se donnant une formation, en participant à des expériences sociales constructives on peut prendre confiance en sa capacité de maîtriser les situations de conflits.
Élargir son éventail de choix
On se trouve régulièrement dans des situations conflictuelles. Toutefois, on a rarement l’occasion de se constituer une réserve structurée de procédés efficaces pour les résoudre. On a plutôt tendance à réagir automatiquement de la même façon, même si elle n’est pas vraiment satisfaisante.
Par exemple, la personne timide et renfermée évite la confrontation en rentrant dans sa coquille. Elle refoule le conflit et accentue davantage son insécurité. En agissant ainsi, on peut facilement devenir un bouc émissaire et se laisser exploiter par des gens plus forts.
D’autre part, les gens agressifs qui emploient la violence verbale ou physique, ne s’aperçoivent plus que leurs comportements jettent de l’huile sur le feu plutôt que d’aider à régler le conflit. Il en résulte souvent une forme destructive de contrôle des autres.
En fait, on prend rarement le temps de réfléchir sur ses comportements, de tirer des conclusions sur les conséquences qu’ils entraînent et de faire des choix éclairés. On a donc tout avantage à participer à des activités pour mieux comprendre la raison de ses succès et de ses échecs dans ces situations. On peut y apprendre de nouveaux comportements et expérimenter des procédés qui correspondent mieux à sa personnalité et à son style de relation.
Le temps et les efforts consacrés à élargir son répertoire d’interventions procurent de grandes satis-factions et augmentent son efficacité personnelle et professionnelle.
La formation «Prévention et résolution des conflits» permet de réviser ses attitudes face aux conflits et de développer sa capacité de les prévenir autant que son efficacité à les résoudre. Elle fournit l’occasion de réfléchir et d’évaluer son comportement plutôt que de laisser les situations de conflits au hasard des réactions émotives ou des décisions irrationnelles.
On y apprend par la découverte, l’entraînement pratique et l’application dans l’action.
Prévenir par le développement personnel et social
En général, quand nos besoins affectifs et sociaux fondamentaux sont comblés, nous pouvons résoudre efficacement nos conflits. Nous éprouvons de la difficulté à le faire, quand nous ne sommes pas conscients de nos sentiments, quand nous ne comprenons pas ceux des autres ou quand nous doutons de nos ressources personnelles.
Conflit et conscience
On parle et on agit d’une façon qui engendre des conflits quand on est inconscient de ce qu’on vit, quand…
1. on est inconscient de l’effet de ses actions
2. on est inconscient de l’effet de ses paroles
3. on est inconscient de l’effet des paroles des autres sur soi
4. on est inconscient de l’effet des actions des autres sur soi.
Conflit et relations
On provoque des conflits quand on ne comprend pas les sentiments des autres, leurs pensées, leurs comportements et leurs interactions, c’est-à-dire quand…
1. on interprète mal les paroles des autres
2. on interprète mal les gestes des autres
3. les autres interprètent mal nos paroles
4. les autres interprètent mal nos gestes
5. on est intolérant envers les autres
6. les autres sont intolérants envers soi.
Conflit et réalisation
On suscite des conflits quand on ne connaît pas sa propre valeur, quand…
1. on se sous-estime
2. on se surestime
3. on tient à être le meilleur
4. on tient à ridiculiser les autres
Prévention et résolution des conflits offre une approche structurée pour développer ces trois facteurs principaux.
Conscience: Prendre conscience de ses sentiments, pensées et comportements et les exprimer aux autres.
Relations: Comprendre les sentiments des autres, leurs pensées et leurs comportements et en tenir compte dans sa façon d’agir. Saisir l’influence qu’on a sur les autres et celle que les autres ont sur soi.
Réalisation: Accroître sa confiance en soi pour agir plus efficacement avec les autres et dans son environnement.
Plus on maîtrise ces trois facteurs, plus on peut prévenir les conflits de façon efficace et les résoudre d’une manière constructive.
On souhaiterait pouvoir prévenir tous les conflits, tout comme on aimerait bien ne jamais être malade ! Mais toute la prudence ne semble pas suffire. Malgré tous ces efforts de prévention on sait que des conflits éclateront ; et mieux vaut être outillé pour y faire face.
Principales méthodes de résolution des conflits
Chacun emploie une méthode, même à son insu. En révisant ses façons habituelles d’agir, ses manières préférées de penser et ses réactions émotives les plus fréquentes on peut identifier sa méthode privilégiée. En transformant ses attitudes on sera plus en mesure de choisir des procédés qui correspondent à ses buts personnels profonds.
Méthode agression agression
On tente d’imposer sa volonté à l’autre. Comme aucun ne veut céder l’opposition persiste et personne n’obtient ce qu’il désire.
L’agression physique consiste à frapper, bousculer, gifler, empoigner, retenir, serrer, subjuguer, séquestrer, etc. L’agression psychologique consiste surtout en attaques verbales : critiquer, dénigrer, humilier, moraliser, blâmer, se moquer, diagnostiquer, enquêter, etc.
L’agression verbale, qui remplace souvent la violence physique est tout aussi néfaste. Par exemple, celui qui élimine les châtiments corporels mais utilise sa force psychologique en menaçant ou en humiliant l’autre suscite de semblables résultats.
Avec cette méthode chacun veut gagner et avoir raison et tente d’imposer son pouvoir à l’autre qui résiste. Un choix limité se présente : dominer ou être dominé. Chacun est persuadé que l’autre a un problème, lui prête des intentions et tente de le corriger ou de le punir.
Méthode agression-soumission
On impose sa volonté à l’autre qui cède. On obtient ce qu’on désire et l’autre pas.
La personne agressive emploie la violence physique ou verbale et la personne soumise cède ou fuit. Un choix limité se présente : imposer ou céder.
L’un se dresse, l’autre s’écrase. L’un parle fort, l’autre bafouille. L’un invective, l’autre se plaint. L’un accuse, l’autre demande grâce. L’un menace, l’autre supplie. L’un bouscule, l’autre recule. L’un frappe, l’autre gémit.
L’un veut gagner et l’autre veut avoir la paix à tout prix. L’un croit que l’autre a un problème. L’autre accepte ce point de vue et se laisse dominer.
La personne soumise obtient une paix fausse et superficielle, car elle refoule son insatisfaction. Elle contribue à ce que les autres abusent d’elle et les invite ou les incite à le faire en leur permettant d’agir ainsi.
Méthode affirmation et coopération
On manifeste ses besoins et prend en considération ceux de l’autre. Ensemble on trouve une solution où chacun obtient satisfaction.
De part et d’autre on s’affirme ouvertement et on communique honnêtement ses buts et ses désirs ; on exprime sincèrement ce qu’on ressent et on explique clairement ce qu’on pense. Chacun écoute l’autre et s’assure de bien le comprendre, comme il s’assure de bien se faire comprendre par l’autre. On exerce l’un sur l’autre une influence saine et ouverte.
On se concerte pour résoudre ensemble le conflit ; on combine ses ressources intellectuelles et physiques à celles de l’autre pour trouver la meilleure solution possible. On veut réussir ensemble.
Avec cette méthode, on voit le conflit comme l’occasion d’approfondir la relation que l’on valorise. On croit que les conflits sont l’expression de différences individuelles ; on est prêt à adapter la relation aux personnalités uniques qui la composent.
Cette méthode repose sur la confiance en soi et en l’autre, sur l’autonomie et l’interdépendance. Elle démontre du respect et de la considération tant pour soi que pour l’autre.
Un éventail de procédés de résolution des conflits
Il existe de nombreux moyens de résoudre ses conflits. On négocie, on cède sa place, on tire au sort, on fait des compromis, et ainsi de suite. Pour devenir plus habile dans de telles situations, il est utile d’analyser ses expériences passées afin d’élaborer un répertoire varié de procédés de résolution des conflits.
«Prévention et résolution des conflits» fournit un entraînement aux procédés les plus efficaces pour la gestion des conflits, qu’on peut appliquer seul ou avec l’intervention d’un médiateur.
Activités de formation
Ces activités de groupe se déroulent dans une atmosphère positive, chaleureuse et enthousiaste où les participants peuvent s ‘exprimer librement et écouter les autres.
On y utilise une variété de thèmes où on explore son expérience et se sensibilise à celle des autres. On se familiarise avec de nouveaux procédés de résolution des conflits par des activités variées, telles que jeu de rôle, perception sensorielle, exercices de communication verbale et non verbale, composition de textes, interprétation dramatique, création artistique, etc.
En y participant on élargit sa perspective et on modifie ses attitudes et ses perceptions. On y réalise des expériences différentes et on y utilise des procédés nouveaux. On en tire des conclusions applicables dans sa vie quotidienne.