2 parents qui aident au coloriage de 2 enfants

Enfants et divorce

 

 

Les enfants ne souffrent pas du divorce

D’abord, rassurez-vous, les études le confirment, les enfants ne souffrent pas du divorce de leurs parents. Après une période de stress et d’adaptation, exigeante pour les enfants comme pour les parents, les enfants de parents divorcés ne démontrent aucun trouble ou problème particulier. En général, comme la relation entre les parents était sous haute tension avant le divorce, les enfants éprouveront un soulagement quand cette tension sera dissipée.

 

Nuance !

Les enfants des parents qui retrouvent un certain calme après le divorce retrouvent aussi une certaine sérénité. Les enfants de parents divorcés qui se querellent, autant sinon plus qu’avant de divorcer, et surtout qui mêlent les enfants à leurs mésententes souffrent. Soyons clairs, ils ne souffrent pas du divorce, ils souffrent des attitudes négatives auxquelles les parents les placent. Ils se retrouvent alors entre l’arbre et l’écorce, quand par exemple la mère dit à l’enfant «Dis à ton père de me redonner mon téléviseur.» et que le père lui répond «Dis à ta mère de me remettre mon ordinateur !» L’enfant n’a ni le pouvoir, ni les compétences pour agir comme médiateur entre ses parents querelleurs. Ces manipulations peuvent nuire à l’enfant. Mais ce n’est pas le divorce, ce sont les querelles acrimonieuses que certains parents entretiennent après comme avant le divorce.

Entre autres, on observe que les divorces réglés avec l’aide d’un médiateur favorisent beaucoup plus le bienêtre psychologique des enfants que les divorces contestés devant les tribunaux avec avocat de part et d’autre. Les pires situations dans lesquelles on met alors les enfants, c’est quand les avocats les interrogent pour obtenir des arguments contre leur père ou leur mère. Il est évident que cet appel au bris de la loyauté brise le cœur des enfants.

 

Aider vos enfants à faire face à votre divorce

Tous les parents veulent que leur divorce soit une occasion de développement émotionnel pour leurs enfants. Ils veulent que leur bienêtre soit meilleur après le divorce, comme il est une source de libération pour eux. Le divorce reste le plus grand stress, plus que la mort du conjoint, plus que le congédiement, plus que l’échec aux examens professionnels.

Comme la fin de l’union est une éprouve pour les conjoints, la fin de la famille unie est une éprouve pour les enfants, qui ont souvent été témoins des disputes, de la colère et des larmes. La décision de se séparer est prise par les conjoints ; cette décision est imposée aux enfants. Pour eux c’est souvent un choc, quelquefois une libération immédiate.

 

Dans la tête des enfants

Cependant les enfants, en particulier les plus jeunes, ont tendance à imaginer bien des choses, car une partie de ce drame s’est joué hors de leur connaissance. Ils cherchent et se donnent des réponses à leurs questions.

 

Les enfants espèrent que leurs parents se réconcilient

Comme ils ont toujours vécu dans une telle situation, ils croient qu’ils ne peuvent être heureux que si leurs parents vivent ensemble avec eux. Ils en rêvent. Ça se comprend ce cocon familial a depuis toujours fait partie de leur vie.

Ne pas donner à ses enfants un faux espoir de réconciliation. Leur parler franchement.

«Désormais nous allons vivre chacun dans notre maison. Nous sommes convaincus que nous serons plus heureux comme ça.»

Si, un jour ou l’autre dans l’avenir, vous vous réconciliez, vous pourrez le leur expliquer. Pour le moment la moindre hésitation leur ferait croire que vous reprendrez la vie commune bientôt.

 

Les enfants se croient parfois responsables de l’échec de leurs parents.

Ils pensent des choses comme :

«Mes parents divorcent peut-être parce que j’ai été malcommode hier soir ? »

«Papa est peut-être parti parce que j’ai été insolent envers lui ? »

Les parents doivent les rassurer en leur parlant franchement :

«Tu n’es pas la raison de notre séparation.»

«Nous nous séparons parce que nous ne parvenons plus à bien nous entendre.»

 

Les enfants craignent que leurs parents, ou l’un de leur parent, ne les aiment plus.

Chaque parent doit confirmer à chaque enfant qu’il l’aime toujours.

«Tu es ma fille, mon garçon. Je t’aime pour toujours.»

«On se marie avec quelqu’un qu’on aime à ce moment-là. Mais l’un et l’autre change et alors on ne veut plus choisir cette même personne comme notre conjoint. Et on souhaiterait rencontrer quelqu’un d’autre.»

«Pour les enfants, ce n’est pas pareil. On l’a mis au monde ou on l’a adopté sans savoir qui il/elle deviendrait. Mais on s’est engagé à l’aider à devenir quelqu’un qui serait fier/e de soi. Et ça, ça nous reste dans le cœur. Dans mon cœur il y aura toujours une place pour toi.»

«Et même si ton père –ou ta mère— ne vit plus dans cette maison, je sais qu’il t’aime et qu’il veut ce qu’il y a de mieux pour toi.»

 

Les enfants perçoivent la nouvelle relation de leur parent comme une trahison envers l’autre parent.

Les parents doivent expliquer à leurs enfants les nouvelles conditions de leur relation.

«Ta mère, ton père et moi avons conclu qu’il valait mieux que nous ne vivions plus ensemble. Nous croyons que chacun pourrait être mieux avec une autre personne qui correspond mieux à leur choix actuel. Donc, il est possible qu’un jour je rencontre une personne qui me plaira et de même pour l’autre.»

Ils craignent que le nouveau conjoint les prive de l’amour et de l’attention de leur parent et usurpe le rôle de père ou de mère.

«J’aime mon nouvel ami. Je suis plus heureuse depuis que je le connais. Mais c’est un amour différent : c’est pour moi un compagnon. Toi, tu es mon enfant et tu as une place privilégiée dans mon cœur. Ton père reste ton père. Lui, c’est mon ami, ce n’est pas ton père. J’espère que vous vous entendrez bien quand il sera ici.»

 

Nous espérons tous que nos enfants apprennent de nos erreurs

Le meilleure façon de les aider à tirer une leçon c’est d’être honnête avec eux. Ainsi ils apprendront à connaitre la vie telle qu’elle est.

Les parents peuvent ne pas s’avérer les meilleures personnes pour aider leurs enfants à franchir leur stress émotionnel. Les encourager à en parler à une personne de confiance, un grand-père ou une grand-mère, un parrain, une marraine, s’il est impartial et compréhensif ou encore un conseiller professionnel ayant de l’expérience avec les enfants et avec ce genre de situation, par exemple à l’école. Accepter qu’on tient une place dans leur vie et que d’autres tiennent une autre place complémentaire.

Respecter son intimité et sa décision à ce sujet.

Encourager ses enfants à poursuivre leurs passions, à réussir dans ce qu’ils entreprennent et à entretenir leurs relations avec leurs amis et leurs activités de groupe, sportives, culturelles, sociales ou autres.

 

D’abord, prendre soin de soi

Comme on dit dans l’avion «Si le besoin d’un masque d’oxygène se produit, mettez d’abord votre propre masque. Et ensuite aidez les personnes qui ont besoin de votre aide.»

Plus le parent réussit à résoudre sereinement ce stress émotionnel, plus il sera en mesure d’aider ses enfants.

Si on a besoin d’une confidente, se confier à une amie ou un professionnel, mais pas à son enfant, qui n’a pas la maturité pour comprendre cette angoisse, face à laquelle il se retrouvera bien dépourvu. Le poids de son stress est suffisant pour ses épaules ; y ajouter celui de son parent l’épuiserait.

Penser à eux, penser à eux !