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Techniques essentielles pour animer le cercle de paroles PRODAS

L’animation des cercles de paroles PRODAS est essentielle pour favoriser le développement personnel et social en groupe.

Au départ le cercle de paroles PRODAS requiert l’application de trois règles.

1) Chacun a un tour.

2) On écoute chacun activement.

3) On accepte ce que chacun exprime.

Les fondements du cercle de paroles PRODAS de développement participant et social ont été établis et améliorés au cours de plusieurs années par les auteurs et animateurs du cercle de paroles PRODAS. L’animateur doit d’abord se familiariser avec les attitudes et ensuite avec le contenu du cercle de paroles PRODAS, puis les thèmes que nous avons mis au point. Il doit surtout s’occuper de la méthodologie de l’animation du cercle de paroles PRODAS, c’est-à-dire, les trois points mentionnés plus haut.

À mesure qu’il progresse et développe sa compétence à orienter le cercle de paroles PRODAS, naturellement son style participant d’interaction avec les participants se manifeste. Il n’y a pas un seul style correct pour animer le Cercle de paroles PRODAS ; le style de chacun est différent. Donc l’animateur apprend à se fier à son propre style d’animation.

Il doit en même temps développer des habiletés qui facilitent les échanges dans le cercle de paroles PRODAS. Voici une liste d’habiletés essentielles qui laissent encore place au style participant de chaque animateur. En lisant cette liste, choisir une habileté particulière à pratiquer.

 

  1. Écoute active
  • Montrer des signes extérieurs d’écoute par le contact des yeux, hochement de la tête, sourire, gestes et posture appropriés en temps et lieu, etc.
  • Poser des questions ouvertes : «Aimerais-tu nous en parler davantage ? »
  • Demander des questions spécifiques seulement si on est sûr qu’elles ne sont pas menaçantes et sûr que la participant les accepte bien comme une aide.
  • Demander des questions spécifiques pour clarifier ce que l’autre veut dire, pour l’aider à mettre en mots ce qu’il veut communiquer.
  • Permettre des temps de silence et de réflexion. Un silence calme développe la confiance.
  • Observer des signes démontrant que des participants veulent parler : se pencher en avant, chercher contact des yeux avec l’animateur, plisser les lèvres, avancer son siège, etc. Les inviter à parler : «Aimerais-tu dire quelque chose ? »
  • Laisser les participants être «les vedettes» de l’activité.
  • Se centrer sur les sentiments vécus dans l’expérience au sentiment : «Qu’as-tu ressenti alors ?»
  • Encourager une description détaillée du sentiment : «Comment ce sentiment t’est-il venu ? » «À quel moment, si il y en a eu un, as-tu éprouvé ce sentiment de joie ? »
  • Accepter tous les sentiments comme vrais sans les étiqueter de bon ou mauvais : «Tu as vraiment ressenti cela profondément, n’est-ce pas ? » «Il semble que ce sentiment était important pour toi.»
  • Observer et souligner les sentiments que les participants éprouvent face aux sentiments des autres : «’Tu semblais touché par ce que Kenza a dit. As-tu vécu une expérience semblable ? »
  • Noter les sentiments. Se souvenir d’un mot ou d’une expression que le participant a utilisée et qui est reliée à un sentiment, et formuler une question à ce sujet : «Quand tu as fait la découverte de… Tu as dit ça comme si c’était une partie du sentiment nouveau. En quoi est-ce nouveau pour toi ?» Si on tombe juste, le participant sera capable de décrire le sentiment plus complètement. Quelquefois cela facilite de simplement répéter un mot de sentiment ou une expression que le participant a utilisée.

 

  1. Démontrer de l’attention envers les participants.
  • Regarder chacun doucement et calmement quand on lui parle.
  • Apprendre le prénom de chacun et si on l’oublie, le redemander.
  • Remercier chaque participant de sa contribution quand il parle à moins que les participants réagissent rapidement et adéquatement les uns aux autres. Donner alors une réception par des moyens non-verbaux : hocher la tête, contact des yeux, sourire, etc.
  • Démontrer de l’appréciation pour une bonne écoute quand un autre peut résumer ou réagir à ce qu’un participant a dit : «Tu as compris que Chloé…»
  • Démontrer de la reconnaissance envers les participants qui expriment leurs sentiments, qui montrent leur appui au groupe, qui prennent des risques : «Tu semblais réellement heureux quand tu nous as parlé de cela. Le groupe était attentif à ce que tu as dit.» «Il semble que tu as partagé une expérience importante pour toi.» Laisser alors le participant en dire plus si il le veut.

 

  1. Reformuler
  • Utiliser les mots employés par le participant autant que possible.
  • En particulier quand un participant est capable de parler d’un sujet seulement en idées incomplètes, lui reformuler brièvement le fond de ce qu’il a dit de sorte qu’il puisse réaliser jusqu’ou il a progressé dans cette idée, et puisse continuer plus avant dans cette veine s’il le veut.
  • Ne pas lui mettre les mots dans la bouche, mais lui fournir des mots pour lesquels il a déjà une expérience et qu’il a besoin de mots pour l’exprimer. Il y a une mince limite entre s’emparer de ce qu’il dit et en dire juste assez pour l’aider à formuler une idée complète.
  • Utiliser la reformulation pour obtenir son aide pour comprendre ce qu’il dit. «Tu veux dire…?»
  • Ne pas arrêter son élan, cependant, simplement pour clarifier un détail non important pour le participant. Rester dans son cadre de référence.

 

  1. Réviser de temps à autre.
  • Quand le débit de la conversation ralentit ou quand plusieurs ont parlé, demander un résumé : «Voyons où nous en sommes rendus… »
  • Demander alors si quelqu’un dans le groupe veut réviser ce qui a été dit.
  • Répéter succinctement ce que chaque participant a dit. Au commencement, l’animateur fait la plupart des révisions. Si la participant qui résume oublie ce qu’un participant a dit, soit demander à ce dernier ou à quelqu’un d’autre d’ajouter ce qui manque à la révision.
  • Manifester de l’attention et de l’appréciation a ceux qui ont parlé et à ceux qui ont écouté assez attentivement pour résumer adéquatement.
  • Employer la révision pour ramener les participants sur le sujet. Ne pas «rabaisser» quelqu’un qui fait une digression, mais le remercier sincèrement «Merci, Max. Maintenant voyons de quoi nous avons parlé jusqu’ici.
  • Faire ou demander à un participant de faire un résumé à la conclusion, en mentionnant chacun par son prénom et en s’adressant à lui plutôt qu’en parlant de lui : «Nicolas, tu as dit… » plutôt que «Il a dit. »
  • Se centrer sur les ressemblances et les différences pour montrer aux participants à quel point ils sont semblables et que leurs différences ne sont pas menaçantes.
  • Réviser et reformuler découle naturellement vers se centrer sur les ressemblances et les différences : «Voyons où nous en sommes rendus. Manuel, tu as dit… ce qui ressemble à ce que Joël disait.
  • Verbaliser les ressemblances et les différences contribue au développement ; c’est une habileté qui ne peut être maîtrisé qu’à un certain âge.
  • Une fois que les participants sont capables de reformuler les récits les uns des autres jusqu’à un certain degré et peuvent bien les résumer, leur demander d’abord si ils peuvent identifier les ressemblances et les différences : «Est-ce que quelqu’un a noté une ressemblance dans ce que nous avons dit ? Avons-nous l’impression de vivre un sens du succès ou de compétence de manières semblables ou différentes ?
  • Utiliser cette approche environ une fois par séance. Ne pas pousser pour «qu’on apprenne une leçon quotidienne» ou tirer les ficelles pour obtenir un semblant de conclusion non vraiment ressenti par les participants.
  • Demander si quelqu’un dans le groupe veut réviser ce qui a été dit, de répéter succinctement ce que chaque participant a dit.

 

  1. Inviter tous et chacun à participer.
  • Encourager les plus réservés à participer ; lui demander s’il aimerait chuchoter sa réponse à l’animateur ou a quelqu’un qui est près de lui. Quand il l’a dite, l’encourager et lui demander s’il voudrait le dire au groupe aussi.
  • Lui demander si le groupe pourrait essayer de deviner sa réponse. Une fois qu’il a accepté, il devient engagé à dire oui ou non et habituellement il en vient à parler.
  • S’occuper de ceux qui dérangent sans les blâmer : «Tu sembles fâché aujourd’hui… Aimerais-tu nous dire ce que tu ressens ? «Y a-t-il quelque chose que nous pouvons faire pour t’aider à surmonter ce sentiment ? »
  • Observer soigneusement les signes émis par un participant réticent qui veut être invité à parler. Quand on voit de tels signes, demander doucement : «Tnan STOP, voudrais-tu parler à ton tour ? »
  • Impliquer les timides en les invitant à résumer ce que quelqu’un vient tout juste de dire. Si ils peuvent sortir même un seul mot, leur démontrer de l’appréciation pour leur bonne écoute. Les amener ainsi à passer de petit succès en petit succès.
  • Toucher les participants qui sont dissipés tout en conservant l’attention des yeux sur celui qui parle. Au besoin, amener des enfants à changer de sièges pour séparer des couples trouble-fête.
  • Si un participant n’as pas pris son tour aujourd’hui, s’en rappeler et s’assurer de lui donner une chance la prochaine fois.

 

  1. Déléguer l’animation
  • Demander aux participants si ils ont des questions les uns pour les autres.
  • Observer ceux qui sont prêts à animer, et permettre les silences qui le leur permettront d’intervenir.
  • Faire des énoncés généraux pour encourager les participants à réagir spontanément aux propos de celui qui parle : «Si quelqu’un d’entre vous a des réponses a ce que quelqu’un a dit faites-moi signe.»
  • De temps à autre, faire des invitations spécifiques : «Est-ce que quelqu’un a un commentaire pour Sandrine ? »
  • Partager progressivement les étapes de l’animation : inviter un participant capable de le faire, à
    • rappeler les règles
    • donner la parole
    • reformuler les propos des participants
    • résumer les propos tenus durant la séance
    • présenter le thème.
  • Aussitôt qu’un participant est prêt, lui offrir l’animation complète du groupe, depuis la présentation du thème jusqu’à la conclusion.
  • Il peut aussi animer une discussion de groupe pour décider du thème, décision prise à la majorité.
  • Intervenir seulement si le groupe prend une direction inefficace ; et alors, seulement pour le remettre en marche.
  • Encourager et apprécier ce que le participant-animateur a bien fait.
  • Ajouter des suggestions d’amélioration pour la prochaine fois.

Participer dans tous les cercle de paroles PRODASs, mais graduellement passer la direction des deux tiers des séances aux membres du groupe.